Histoire de l’appellation Mercurey à travers les âges
L’implantation humaine dans notre région remonte, à minima, à l’époque « solutréenne » (en référence à la Roche de Solutré), soit environ 23000 ans avant notre ère, des emplacements de huttes et des ossements de chevaux en témoignent.Puis vint l’époque gallo-romaine, où les cités de Chalon sur Saône et Autun, étaient reliées par une grande voie romaine, au 1er siècle avant J-C, dite « voie d’Agrippa » à qui le premier empereur avait confié l’organisation des Gaules. Un temple fut dédié à Mercure (Dieu du commerce) et ce « haut lieu viticole » deviendra Mercureis et par la suite Mercurey. La vigne est déjà cultivée sur les coteaux, en attesteront plus tard les transactions de vignes du Château de Montaigu construit au 10ème siècle.
Au fil des siècles, la notoriété des vins de Mercurey était telle qu’ils étaient servis lors des repas des Ducs de Bourgogne, des papes, ou de Napoléon. Sous le règne d’Henri IV, ils plaisaient aux femmes lit-on dans une chronique. C’est le phylloxera arrivé en 1878 qui détruira les 1000 hectares de vignoble, qui renaîtra de ses cendres dès 1902.
En 1899, un premier classement du vignoble est établi dans la Revue des Viticulteurs. Mais le nom de « Mercurey » étant souvent revendiqué en Côte Chalonnaise pour des vins n’en provenant pas. Le 29 Mai 1923, le Tribunal de Chalon sur Saône institue l’appellation Mercurey, qui délimita l’aire de l’appellation Mercurey, toujours officielle aujourd’hui. S’il y a eu jugement, c’est qu’il y a eu un procès !
Il y a 100 ans, Edouard de Suremain, vigneron à Mercurey mais aussi bâtonnier, avec Mr Antoine Rousseau de Saint Martin sous Montaigu (avant d’en devenir maire) et leurs amis vignerons de nos trois communes, Bourgneuf Val d’Or, Mercurey et Saint Martin sous Montaigu, saisirent le tribunal de Chalon pour dénoncer le fait que des vignerons de certains villages voisins (Rully & Givry) déclaraient produire du Mercurey à la de- mande, quand cela arrangeait le commerce.
C’était l’époque où la notion d’appellation contrôlée avec ses us et coutumes, n’était qu’à ses balbutiements. Ce procès fut une grande première nationale mais surtout en Bourgogne. Il est à noter que seules trois appellations de Bourgogne sont délimitées par jugement : avant les décrets d’appellations controlées.
Ce jugement servira de de base à l’INAO pour créer officiellement le 11 septembre 1936, l’Appellation d’Origine Contrôlée : Mercurey.
La renaissance du terroir de Mercurey après les orages de 1984
En 1984, à la suite de violents orages dévastateurs, Mercurey entreprend un remembrement considérable de son territoire, rare en pays viticole. Les terres sont alors re-découpées et outre les travaux de terrassement pour prévenir de l’érosion, le résultat est une simplification du vignoble, de 1020 parcelles il en restera 557 classées en AOC Mercurey.
Ce sont ces 557 parcelles qui composent vignoble actuel de l’appellation Mercurey. (Lien vers les Climats).